Apprentissage : le privé abrite plus des trois quarts des apprentis du supérieur
Entre 2022 et 2024, la croissance des contrats en alternance s’est poursuivie, mais beaucoup moins rapidement qu’entre 2020 et 2022. Plus de trois apprentis sur quatre sont désormais rattachés à une école privée. Une proportion qui ne cesse de progresser.
Après des années de boom, la croissance de l’apprentissage connaît un net ralentissement. C’est ce que confirme le Sies (sous-direction des systèmes d’information et études statistiques du ministère de l’Enseignement supérieur) dans une récente note flash. Et pour cause : depuis 2022, une série de mesures vise à réduire les aides publiques à l’alternance dans un contexte budgétaire tendu. Au 31 décembre 2024, les centres de formation des apprentis (CFA) accueillaient 657 900 étudiants préparant un diplôme de l’enseignement supérieur. Entre 2022 et 2024, le nombre d’apprentis du supérieur a ainsi augmenté de 14 %, contre une hausse de 78 % entre 2020 et 2022.
Le Sies explique «
la poursuite de cette hausse » par « l
e maintien des aides accordées aux entreprises embauchant un apprenti (néanmoins en baisse depuis quelques années), le développement dynamique des formations en apprentissage et des CFA et l’engouement des étudiants pour ce type de formation ».
Parmi eux, 77 % ont rejoint les établissements privés. En 2024, 505 000 apprentis du supérieur sont accueillis dans des établissements privés contre 153 000 dans des établissements publics (23 %), alors qu’entre 2012 et 2019 la répartition des apprentis entre public et privé était «
relativement stable, à peine au-dessus de 60 % des effectifs » pour le privé.
Origine sociale des apprentis : plus d’enfants de cadres que d’ouvriers
Cette répartition entre les établissements publics et privés diffère « f
ortement selon les filières ». Ainsi, près de 90 % des apprentis préparant un DUT/BUT sont inscrits dans le public, 80 % pour les apprentis en master et 58 % en licence professionnelle. «
À l’opposé », la quasi-totalité des apprentis suivant des formations délivrant des titres homologués certifiés RNCP ou des formations en école de commerce sont inscrits dans des établissements privés (98 % et 99 %).
Les différences d’origine sociale (profession des parents) sont «
faibles entre les apprentis et les étudiants 'scolaires' préparant un DUT/BUT, une licence professionnelle ou un master ». En revanche, dans les formations d’ingénieur, 43 % des apprentis ont des parents cadres et 21 % des parents employés/ouvriers, contre 58 % et 14 % pour les étudiants «
scolaires ». De même, en écoles de commerce, 38 % des apprentis ont des parents cadres et 25 % des parents employés/ouvriers, contre 58 % et 10 % chez les étudiants «
scolaires », analyse le Sies.
Veille Challenges • Article de Catherine Buyck
Publié le 29 octobre 2025