Formation continue


La ministre chargée de travail appelle à réformer les dispositifs de formation et de reconversion

"La formation, levier d’émancipation et de performance durable », telle était la thématique de la 19ème UHFP, organisée par Centre Inffo, entouré de nombreux partenaires, du 22 au 24 janvier 2025 à Cannes. La ministre chargée du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, a appelé à développer l’information et aussi à simplifier les dispositifs de formation, qui sont la clé de gains de productivité et, donc, de compétitivité."

« Dans un pays qui valorise excessivement le diplôme initial, la formation professionnelle n’a pas l’attention qu’elle mérite ! » c’est pourquoi, pour la ministre chargée du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, « la formation professionnelle doit faire l’objet d’un débat large. Cette Université d’hiver de la formation professionnelle mérite de réunir les principaux acteurs de notre champ pour débattre des enjeux majeurs ». Tout en rappelant « la transformation en profondeur » des systèmes de formation professionnelle et d’apprentissage inscrite dans la loi du 5 septembre 2018, Astrid Panosyan-Bouvet a invité à passer à la vitesse supérieure, pour compenser les pertes de productivité, et donc de compétitivité, subies par l’économie française au cours de ces dernières années, au regarde d’autres pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Selon la ministre, la France aurait besoin d’accroitre l’efficacité de son système de formation. « Des salariés bien formés augmentent la productivité de l’entreprise », a-t-elle insisté.

Des dispositifs à revoir
Elle a enjoint les entreprises et les branches professionnelles à renforcer leur politique d’abondement du compte personnel de formation. « J’ai besoin de vous ! », a-t-elle lancé au public de l’Université d’hier de la formation professionnelle. Astrid Panosyan-Bouvet a également exhorté à cibler les seniors, exclus des investissements formation dans les entreprises : « Trop peu de salariés seniors se forment, l’accès à la formation est trop concentré sur les débuts et milieux de carrière. Les entreprises doivent intégrer davantage les salariés âgés de 55 à 64 ans. » Astrid Panosyan-Bouvet a acté l’échec des dispositifs de reconversion professionnelle. « Trop complexes » d’un point de vue juridique et administratif, ils rebutent entreprises et salariés. Séduisant sur le papier, Transitions collectives (TransCo) n’aurait permis que 800 reconversions. La Pro-A a profité à moins de 10 000 personnes. Tout aussi mitigé, le bilan des projets de transitions professionnelle (PTP). La solution se tiendrait en un mot « simplification ».

Investissement plutôt que dépense
« La formation professionnelle peut doper l’employabilité des salariés, dès lors que les employeurs la considèrent comme un investissement plutôt d’une dépense », a confirmé Audrey Guidez, vice-présidente de Centre Inffo, et DRH de l’information du groupe France Télévisions. « Changement climatique, désindustrialisation, pénurie de main-d’œuvre, guerre des talents : cette alliance entre émancipation et performance n’est pas fortuite », a évoqué Louis-Charles Viossat, le président de Centre Inffo. La formation « doit intégrer la capacité des individus à évoluer, facteur-clé de performance pour les entreprises » a-t-il fait valoir. La plénière d’ouverture de la 19ème Université d’hiver de la formation professionnelle a réuni plus de 1 200 acteurs de l’accompagnement et du développement des compétences. La philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury-Perkins a rappelé l’importance de l’engagement, Enzo Lefort et Thierry Teboul sont intervenus sur le thème des « ressorts de la performance ».

Veille - extrait de CentreInffo n°1087 – par David Garcia

Publié le 28 février 2025